27 février, 2011

20 ans aprés


Ce n'est rien. Trois fois rien. Des instantanés de bonheur en super-8 et les années 1970 qui passent au fil de l'eau, l'île de Wight, Venise, la Bretagne. Des films de vacances muets dans lesquels s'égouttent des notes de Chopin et bercés par les souvenirs à peine murmurés de Jane Birkin. Parce que Serge Gainsbourg est mort il y a vingt ans et qu'il y a des images qui ne peuvent rester enfouies. Ce n'est rien, vraiment. Seulement les éclats de rire de Gainsbourg au-dessus de la bouille toute ronde de Charlotte, ses pieds nus qui s'envolent sur le sable, son sourire de gamin dressé dans le vent de Normandie, cette Normandie où il s'emmerde copieusement, que Jane lui impose en été, loin des pompes de la rue de Verneuil. Venise en octobre, comme tous les ans. Gainsbourg fondu dans la brume, cousu de fils de plus en plus blancs à mesure des automnes. Ses doigts qui déroulent des mi et des fa invisibles pendant une kermesse de village et l'amour qui fuit par la fissure d'un dernier regard. Ce n'est rien, non. Que des moments d'intimité volés à un mythe essoré de nuits blanches, d'alcool et de musique. Rien que la vraie vie.

Mes images privées de Serge. Ce soir Dimanche 27 février, 22 h 40, Arte.

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