27 mai, 2010

Show must go on


Le Rocky Horror Picture Show fait partie de ces ovnis du cinéma, qui frisent le mauvais goût et qui ont toujours été boudés par la critique, mais qui font en même temps l’objet d’une véritable vénération et d’un culte étonnant.
créée par Richard O’Brien, le 16 juin 1973, la pièce connaîtra un grand succès jusqu’à son adaptation filmique.
En 1975, à sa sortie dans les salles le film sera échec cuisant tant du côté de la critique que de celui du public.
Un an plus tard, les producteurs décidèrent de donner une seconde chance au film en profitant d’une vogue, celle des midnight movie, qui projetait des films difficiles d’accès, étranges, lors d’une seule séance hebdomadaire, à minuit, et seulement dans quelques salles des Etats-Unis. L’idée était alors de rentabiliser sur le très long terme, avec un public choisi, ces bizarreries du cinéma.
Ce fut par exemple le cas de Eraserhead (1977), le premier long-métrage de David Lynch, ou
encore de Pink Flamingos ( 1972) de John Waters.

Le film sortit donc dans une salle de Greenwich Village à New York. Alors, le phénomène du Rocky Horror Picture Show commença : si les spectateurs étaient encore assez peu nombreux, un fait remarquable fut qu’ils revenaient toujours voir le film.
La Fox, qui sentit l’opportunité à saisir, décida alors de sortir le film dans d’autres salles aux Etats-Unis, mais toujours selon ce même principe de la séance unique, à minuit.
Au fur et à mesure, toutes les salles projetant le film affichèrent complet.
Toujours est-t-il que ce phénomène se répandit très rapidement. Les spectateurs lancèrent du riz dans la salle au début du film, lorsque les amis de Brad et Janet se marient ou de l’eau pendant la scène d’orage. Puis, les premiers costumes apparurent dans les cinémas qui projetaient le film et les spectateurs se mirent à se lever et à jouer leur rôle préféré devant l’écran.
Une forme de cinéma interactif était alors né, et sa vie allait être longue. De plus, le film est toujours projeté, une fois par semaine et dans les mêmes conditions qu’au milieu des années soixante-dix, dans plus de deux cents salles aux Etats-Unis et dans bien d’autres encore dans le reste du monde.

Le principe du Rocky Horror Picture Show , c’est que ce qui se passe dans le film… se passe dans la salle. Quand il pleut dans une scène, le public se retrouve sous l’eau, quand un mariage a lieu, chacun y va de sa poignée de riz…Les gens se lèvent , montent devant l'écran et jouent les scènes du film en simultané.

Une expérience à vivre.

A Paris, le film est projeté, depuis plus de vingt ans, tous les vendredi et samedi à 22h10, au Studio Galande (42 rue Galande, 75005 Paris).

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